Voilà une nouvelle qui vient rompre avec la morosité des temps actuels où la politique est omniprésente sans que cela n’inspire de l’optimisme. C’est au grand bonheur des milliers de souscripteurs pour des logements LSP, notamment, que le groupe Condor a annoncé, hier, la prise en main de la société belge Batigec qui vivait d’énormes difficultés financières. Abdelmalek Benhamadi, president du conseil d’administration de Condor a tenu à communiquer cette nouvelle, lors d’une rencontre de presse organisée au siège d’Alger, pour apporter des précisions concernant cette nouvelle acquisition, mais aussi et surtout pour rassurer les 3 700 travailleurs activant à Batigec qui s’inquiétaient énormément sur leur sort en cas de disparition de cette entreprise.
Viennent s’ajouter à cela les préoccupations de nombreux souscripteurs à des logements de type LSP depuis déjà plusieurs années sans voir les choses évoluer. Le patron de Condor a révélé, à ce propos,  qu’“environ 5 000 logements sont à réaliser entre la formule LSP et le logement social entre les communes de Draria, d’El-Biar et de Sebbala, ainsi qu’une partie à Aïn Benian”. Pour la commune de Draria à elle seule, l’on parle de 2 686 logements sans compter d’autres villes d’Algérie, à l’image de Sétif (200 LSP). “Des logements dont la date de livraison ne saura excéder les 20 mois pour certains sites”, a confié Benhamadi qui dit “comprendre le désarroi de ces souscripteurs” et promet de ne ménager aucun effort pour satisfaire toutes les demandes inscrites. “Nous tiendrons informés les concernés par SMS et par le biais d’un site web de toutes les informations inhérentes à leur logements et à l’avancée des travaux”, poursuit-il, précisant que “tout sera fait pour que personne ne puisse être lésé”. “Nous avons repris la société en héritant de son actif et de son passif”, reconnaît l’orateur. Et d’expliquer sa logique commerciale : “Les problèmes connus par Batigec, à mon avis, sont dus à une mauvaise gestion et au manque de financement. Nous ferons en sorte d’éviter les mêmes erreurs.” Aussi, Condor, qui a préféré taire le montant de la transaction à la demande de la partie belge, a révélé tout de même que les dettes de la société, entre la partie bancaire, les salaires non payés et les sous-traitants, s’élèvent à 15 milliards de dinars, soit l’équivalent de 200 millions de dollars. À la question de savoir ce qui a motivé cette acquisition, compte tenu de ses aspects négatifs, Benhamadi, en homme d’affaires aguerri, répondra : “Ne perdez pas en vue que la société fait dans la promotion immobilière et, donc, nous pouvons nous rattraper sur les ventes privées, même si pour l’instant ce n’est pas la priorité.” Et de souligner le feu vert des autorités qui ont renoncé à leur droit de préemption.
Un moyen pour Condor qui jouit déjà d’une petite expérience dans le domaine, à travers Bordj Construction, de rentrer de plain-pied dans le domaine de la construction et de la promotion immobilière.